Scéance photo

Mardi 29 avril : 8h00

Face à un réveil bruyant, une jeune japonaise dû s’obliger à se lever pour éteindre cet appareil et se motiver pour aller en cours du moins pour changer d’endroit où elle trouverait sommeil . A peine la sonnerie coupée, l’adolescente, âgée de 18 ans, se reposa sur son lit . Son regard se pointa sur ses draps et couvertures, un long soupire se fit entendre dans la chambre silencieuse, elle n’avait aucune envie de s’amuser à faire son lit . Comme elle avait rayé cette tâche dans sa liste, elle pouvait passer à la prochaine action : trouver des vêtements pour s’habiller . Vêtements … si on pouvait qualifier cela comme ça car malheureusement l’uniforme était obligatoire dans cet endroit où elle était censée étudier . Elle se baissa et attrapa une valise sous son lit, qu’elle n’avait jamais pris le temps de la vider depuis son arrivée en Europe, c'est à dire un peu plus de 2 ans

Elle sortit ce beau « costume », le mit sur ses épaules et sortit de sa chambre pour se diriger vers les douches . Elle ne mit pas très longtemps à sortir de sous l’eau plus que froide . Elle s’habilla quand même un peu à sa façon anarchique . La chemise légèrement trouée de partout, on lui avait demandé plusieurs fois de commander d’autres haut moins abîmés mais elle ne le fit point . Sa jupe était bien baissée pour quelle tienne correctement sur ses hanches, elle l’avait entouré de sa ceinture avec des piques en aluminium . Elle s’était aussi amusée à décorer le morceau de tissus qui recouvrait le haut de ses jambes avec des pièces cousus représentant des groupes de musique connu ou non, un dessin d’agneau caché par le bout droit de la chemise qui passait par dessus, une chaîne en argent avait été rajoutée par dessus certains plis, elle était attachée à sa ceinture . Ses petites chaussures blanches étaient encore en bonne état ainsi que ses longues chaussettes blanches . Elle avait gardé ses habitudes du Japon, c'est à dire avoir des chaussons à l'intérieur d'un batiment et être en botte à l'extérieur .

Quand elle fut, enfin, habillée, elle se dirigea vite fait à la porte de sa chambre pour jeter ses affaires sur son lit et prendre son sac où se trouvait à la place des cours un appareil photo et une planche à dessin avec de quoi faire quelques dessins . Elle referma la porte derrière elle, avant de se diriger au cours où elle était censée être depuis plusieurs longues minutes .

13h00

La fin des cours sonna, l’adolescente ne se précipita pas à la cantine, comme les autres, pour aller manger . Ce n’était pas vraiment quelque chose qui la tracassait de se nourrir et encore moins d’entendre les conversations inutiles de ses camarades . Elle prit la direction de l’extérieur . Elle se dirigea rapidement vers son casier pour changer de chaussures, pour « éviter » de les salir . Elle mit à la place de longue bottes noires, quelques peu usées . Elle sortit dans le parc, elle marcha lentement sur les dalles et se dirigea vers un arbre . Sans faire attention à ce qui se passait autour d’elle, la jeune femme posa un pied sur le tronc de celui-ci et se hissa sur la branche la plus basse pour grimper ensuite quelques dizaines de centimètres plus haut . Elle retira son sac de son épaule droite et l’ouvrit, en se tenant en équilibre sur le gros morceau de bout de bois où elle était assise . Elle sortit sa planche à dessin et son fusain . Elle fit passer une de ses bretelles sur une branche assez solide au-dessus de sa tête, le laissant pendre dans le vide . Elle se calla près du tronc, mis ses pieds dans le vide et posa sa planche à dessin sur ses genoux . L’adolescente regarda vers le sol, cherchant un peu d’inspiration dans ce monde rempli d’humains . Elle regarda le décor qui l’entourait, un grand espace rempli de verdure . Entre les brins d’herbe se trouvait des dalles de pierre menant à plusieurs bouts du parc . Sur les bords des allées on apercevait des cerisiers en fleur, à la vue d’un beau printemps . Hors de cette magnifique pelouse, on notait quelques terrasses où des jeunes s’étaient installés .

La jeune femme ne scruta pas plus les lieux trouvant cela inutile car de toute façon dessiner des humains ne l’intéressait point . Elle se mit bien en place et commença à faire un croquis rapide représentant un simple paysage occidental, qu’elle avait gardé en mémoire depuis son enfance lors de son voyage en Allemagne avec ses parents . Son frère ne l’avait pas accompagné à ce moment là car on l’avait déjà envoyé en famille d’accueil . Sur le papier, on découvrait deux sortes d’églises alors qu’une représentait la mairie de Munich . Quand elle commença à dessiner la place avec un marché de Noël, on l’appela rapidement pour lui dire de descendre de cet arbre . Elle grogna et ne bougea pas pour autant, elle détourna la tête et rangea simplement son fusain dans la manche de sa chemise . De nouveau son nom se fit entendre, elle finit par attraper son sac en y déposant sa planche à dessin et sauta au sol . En abîmant à la réception ses genoux qui n’étaient pas en très bon état à vrai dire. Elle regarda l’heure, plus de 14h, c’était le moment des activités et des clubs . La jeune femme s’était inscrite récemment à un club de photographie, juste pour faire plaisir aux adultes et pour avoir la paix . Ce jour-là, elle avait décidé de s’en passer . Sa direction était sa chambre et son lit . A peine arrivée dans la pièce qu’elle posa son sac à côté de la porte, ne voulant pas abîmer son appareil photo qui était sa perle précieuse . Elle n’oserait jamais prêter celui-ci à quelqu’un, il était peut être ancien mais c’était quelque chose qui lui tenait à cœur . A vrai dire c’était son frère qui lui avait offert lors de ses 7 ans, il l’avait déjà utilisé pendant plusieurs années avant elle, mais celui-ci était toujours en très bon état contrairement aux vêtements de l’adolescente .

Elle s’avança vers son lit et se posa dessus, mettant l’oreiller contre le mur qui était collé à son meuble . Elle s’appuya contre celui-ci, prit quelques senbei (petit gateaux de riz japonais) qui étaient posés au bout de son lit . Elle grignota lentement, vu qu’elle n’avait pas pris la peine d’aller manger à l’heure du repas . Quand la jeune femme eut finit de manger, elle avança sa main de sa table de nuit pour prendre un livre occidental qui était écrit en allemand . Elle savait très bien lire cette langue, comme son père était de ce pays et elle avait pas mal voyagé dans ce pays qui l’attirait . L’ouvrage était de Bernard Werber, un auteur connu en France pour son genre scientifique qui fait rêver les jeunes adolescents de cet endroit . L’adolescente aimait beaucoup ces livres, qui évoquait pour elle un nouveau monde et la dure réalité du monde . Elle avait la plus grande partie de ses livres, elle n’avait jamais été déçu par cette écriture qui illuminait ses jours sombres . Ce jour-là, elle avait commencé à lire Le Papillon des Etoiles qu’elle avait déjà parcouru de nombreuses fois . Cette histoire de s’échapper dans l’espace pour vouloir créer un monde meilleur lui plaisait énormément même si au final on se retrouvait avec la même population qu’on avait à ce moment là sur Terre . Mais peu importait à la jeune femme qui voulait juste rêver pendant quelques temps grâce à ces mots qui la réconfortait d’un côté même si ce n’était pas une sensible . Elle connaissait l’histoire par cœur mais à chaque lecture elle découvrait une nouvelle façon de lire ce livre, elle tenait à tous ces livres . L’une des seules choses qui la faisait sourire .

17h00

L’adolescente avait quitté sa chambre depuis une bonne trentaine de minutes . Son livre était resté ouvert sur ses draps, les pages volaient entre les deux couvertures . La jeune femme était descendu rapidement vers le centre-ville, bousculant tout le monde sans s’excuser pour autant . Elle avait prit la direction d’une ruelle sombre, elle faisait gaffe d’un côté à ne pas être suivi . Sa marche était rapide jusqu’à arriver dans un cul de sac, elle ralentit ses pas avant de se diriger vers le mur de droite . Elle s’y colla se cachant derrière plusieurs cartons venant du bâtiment d’à côté . Elle regarda un peu sur les côtés, comme si elle attendait quelqu’un . Ce qui était le cas jusqu’à qu’un homme arrive vers elle . Elle se baissa légèrement devant celle-ci qui fit la même chose . Les deux personnes se regardèrent droit dans les yeux sans baisser le regard jusqu’à qu’il y en ait un qui ouvre la bouche :

« cela fait quelques jours que je t’attendais Christa »

En effet, l’adolescente portait ce prénom . L’homme qui se trouvait devant elle ne l’avait pas appeler par son nom de famille comme était la tradition au Japon . Car celui-ci ne venait pas vraiment de ce pays même si cela fait quelques années qu’il avait prit place dans cet endroit . Il savait très bien que cette jeune femme était d'origine japonaise mais il n'en prenait jamais compte . Elle leva légèrement la tête sans arrêter de le regarder avant de prononcer quelques mots :

« Le plaisir n’est présent qu’une seule fois … »

Comme à son habitude, elle sortait des phrases sans de sens pour les personnes qui ne la connaissaient point . Mais à vrai dire, tous ces mots qui sortaient de sa bouche avait une signification qui fallait trouver, ce qui posait problème à de nombreux gens mais apparemment pas à celui qui se trouvait à ses côtés .

« - Navré pour toi, mais j’ai quelque chose pour te faire changer les idées
- Que puis-je pour toi ?
- Le plus simplement du monde, reprendre les affaires que tu m’avais laissées, il y a quelques temps .
- Soit la nuit sera belle »

Elle ne rajouta rien et s’avança de quelques pas vers l’homme, elle se baissa à nouveau devant lui en signe de remerciement attendant que celui-ci recommence à parler comme il semblait en avoir l’habitude .

« Tu n’auras qu’à citer mon nom quand tu auras fini et j’arriverai »

L’adolescente lui adressa un léger sourire non visible dans la noirceur de la rue . Elle contourna l’homme habillé en noir, sans lui dire au revoir, elle quitta la rue . Elle reprit une marche rapide en direction de l’université de Clifden . La jeune femme ôta ses chaussures à l’entrée pour remettre des chaussons blanc .

20h00

La nuit tombante, l’adolescente redescendit une nouvelle fois dans le parc . Mais cette fois-ci elle se dirigea pas vers un arbre, elle alla s’asseoir sur la terrasse . Elle posa son sac à côté d’elle et sortit son appareil photo noir et argentique de celui-ci . Elle changea le zoom, mit un flash externe, posa l’appareil sur un sorte de poteau . Elle mit à côté sa planche à dessin avec une feuille vierge . Elle prit aussi un crayon de bois, elle arpenta rapidement le bout de papier traçant quelques traits, faisant une colonne au bout de la feuille . Elle posa le crayon dessus et attendit quelques secondes avant de s’intéresser à nouveau à son appareil photo . Elle le positionna pour avoir une vue bien en dessous de la lune qui brillait . Elle mit une nouvelle pellicule à l’intérieur et commença à prendre quelques photos du paysage, à des endroits précis . Le flash illuminait les zones qui allait s’inscrire sur les photos . En premier temps se fut simplement le cerisier en fleur où elle s’était posée en début d’après midi, ensuite ce fut simplement la lune puis la pelouse en direction du collège ainsi que vers le lycée . Quand elle eut finit de prendre les lieux qu’elle voulait, elle opta pour les élèves ou le personnel de l’académie . Son flash apparaissait surtout au début les fashions, se dirigeant petit à petit sur les jeunes hommes quelque ils soient, même si pour la jeune femme elle ne prenait pas n’importe qui en photo . Elle recommença à faire des clichés des adolescentes pour finir sur quelques adultes . Mais elle ne prit pas tout le monde en photo, quelques personnes furent légèrement éviter .

Invité

Pour Natalia, le réveil avait été moins matinal. Bien moins matinal. En effet, bien qu’elle n’appréciait pas vraiment le fait de louper des cours –puisqu’elle n’avait pas envie de stagner dans son cursus artistique tout de même, elle était ici pour ça oui ou non ?- la jeune fille s’était déclarée malade auprès de son professeur. Fièvre et coliques lui firent passer, comme prévu, une mauvaise nuit qu’elle ne regretta pas d’avoir volontairement prolonger en coupant son réveil. De plus, se réveiller, par soi-même, sans bruits aux alentours si ce n’est le chant des oiseaux dans le parc juste derrière la fenêtre entrouverte ou le lointain bruit des conversations des élèves qui se baladait dehors… Tout cela était bien mieux que de se réveiller par un réveil strident au milieu de filles. Oui car, qu’elles soient pouf’, fashions, gothiques, philosophe, romantique ou elle ne savait quoi d’autre, Natalia n’appréciait pas les filles. Peut-être qu’elle leur avait inconsciemment collé une étiquette suite à ses premiers pas difficiles dans le monde féminin de son âge…à 17 ans. Oui, nous dirons que Talia a été plutôt élevée en solitaire –encore un trait de caractère qui est resté d’ailleurs- et que ses premières rencontres ne furent pas vraiment brillantes.

C’était d’ailleurs peut-être cette « aversion » -le mot est peut-être un peu fort- pour le sexe féminin, qui faisait cette apparence si garçonne… Car oui, bien qu’encore sous la couette, Natalia n’allait pas tarder à enfiler son jean trop grand pour elle qui tombera sur des baskets larges un peu usées. Sa maigre poitrine sera recouverte par un quelconque débardeur par-dessus elle enfilera une veste ou un polo… Et peut-être même qu’aujourd’hui, elle vissera une casquette sur sa tête. Ses habits étaient faits pour les femmes mais donnait réellement un côté garçonne. Par garçonne mode dans le genre, le petit gilet noir et le chapeau propret, bien entendu –‘ Mais suite à toute cette période passée dans le mannequina, bichonnée et chouchoutée, elle avait du faire une sorte d’overdose de petits soins et autant dire qu’à présent…elle se négligeait et n’en avait strictement rien à faire –Si sa mère la voyait !

Bref, toujours est-il que l’ancien mannequin devenue garçonne était bel et bien malade et ça, il n’y avait aucune étude psychologique cachée là-dessous –‘ Elle s’était simplement tapée une grosse averse lors de ses habituels cinq kilomètres matinaux, il y a deux jours. Plutôt efficace le décrassage matinal –‘ Toujours est-il qu’elle s’était chopé une belle crève qui l’avait clouée au lit pendant un jour entier. A présent, reposée, elle n’avait qu’une hâte : retrouver le grand air. Elle se leva donc, enfilant la première tenue qu’elle eut sous la main et sortit des dortoirs. En poussant la porte elle aperçut une seconde son reflet dans le miroir fixé par ses colocataires. Faisant ce geste chaque matin, elle n’y prêtait plus aucune attention. Elle aurait pu être belle –N’oublions pas qu’elle a été mannequin, tout de même xD- mais ses vêtements trop larges pour elle et sa tête dissimulée sous une casquette ou une capuche rabattue sur sa tête ne la mettait guère à son avantage. Seuls ses deux yeux bleus éclatants –lorsqu’on pouvait les apercevoir- demeuraient internissables.

Elle ne petit-déjeuna pas. Il était en effet onze heures passées, elle se goinfrerait dans un peu plus d’une heure lorsque la sonnerie annonçant la pause déjeuner retentirait. Une heure…à tuer. Enfin, ça ne devrait pas être très difficile. Le temps devrait sembler plutôt court d’ailleurs. En effet, Natalia aimait flâner dehors. Les beaux jours venaient tout juste de commencer et cela la ravissait. Son éternel appareil photo enveloppé soigneusement dans sa house pendait à son coup lorsqu’elle atteint les extérieurs. Elle ne regarda pas tellement autour d’elle, se sachant entourée d’étudiants. Elle préféra aller un peu plus loin et se poser là-bas. Sans pour autant s’exiler puisque la majorité des élèves se trouvaient à, à peine une dizaine de mètres, Natalia s’arrêta peu à peu et releva la tête pour contempler le paysage. Elle l’avait déjà pris en photo. Le jour de son arrivée ici. Il…pleuvait. Elle s’était plutôt pressée à vrai dire. Seul un cliché s’était avéré « correct » lors du développement. Sa poitrine se souleva sous l’inspiration qu’elle venait de prendre. Ah… C’était bon d’être ici ! Natalia tourna sur elle-même pour commencer à chercher un angle de vue. Hurm… Peu sûre d’elle elle tâtonna au début, espérant ne pas gâcher sa pellicule. Mais peu à peu son « instinct d’artiste » dû reprendre le dessus puisqu’elle partie dans ses délires et appuya sur le déclencheur pour un oui ou pour un non.

La nuit était tombée. Natalia n’avait pas mangé de la journée. Elle n’était pas rentrée à l’Académie. Elle était restée là. Le brouhaha des conversations persistait derrière elle ; les étudiants profitaient de la première belle soirée d’été qui s’offraient à eux. Natalia réalisa qu’elle avait passé sa journée à photographier un seul et même paysage. Toute la journée. Sans manger. Cette prise de conscience par son cerveau fit gronder son estomac dont le dernier repas datait de plus de vingt-quatre heures. Cependant, la lumière retint la photographe novice dans le parc. En effet, l’exposition de cet ensemble d’arbre était idéale. Oh ! et cet oiseau qui venait de se poser sur la pelouse dont on discernait à peine les brins verts dans l’obscurité ! Et ce … !

Les heures avaient passé. Une fois de plus. Le bruit des paroles derrière elle s’était estompé mais n’avait pas disparu. Les étudiants commençaient à rentrer. Un vent frais s’était levé, chassant les plus frileux. Natalia rabattit sa capuche sur son visage. Elle était déjà assez malade comme ça, pas la peine d’empirer les choses ! Un bruit familier la stoppa net dans ses actes. Sa pellicule était terminée. Encore une ! La jeune fille la rangea avec les autres qu’elle avait déjà remplies de photos du parc et en chercha une nouvelle. M*rde ! Elle n’en avait plus –‘ Bon, tant pis, ça évitera de la ruiner et de la faire passer sa nuit ici. ‘Talia qui s’était accroupie se releva et leva la tête vers le ciel. Aucun nuage ne l’empêchait de contempler le ciel lunaire étoilé. Elle resta ainsi un instant, à traîner de ci et de là dans le parc avant de se décider à rentrer au chaud. De toute façon, un surveillant ou un professeur n’allait pas tarder à venir la chercher. N’ayant jamais posséder de montre, elle ignorait si l’heure du couvre-feu était proche.

Une vision la dissuada de rentrer immédiatement. Elle croyait presque tous les étudiants rentrés si ce n’est ce couple qui traînait sur ce banc. Et voilà qu’elle tombait nez à nez avec une autre élève de petite taille, brune, les yeux assez lumineux et un peu bridés fortement maquillés de noir…et photographe qui plus est ! A en juger par l’appareil qu’elle tenait fermement entre ses doigts, en tous les cas.

« Sa…lut. » parvint-elle à articuler sous le coup de la surprise.

N’ayant pas prit l’habitude de se faire des relations par elle-même et étant de nature solitaire, les nouvelles rencontres étaient toujours un calvaire pour Natalia qu’elle préférait abréger le plus vite possible. De toute manière, vu qu’elle s’y prenait comme un pied pour faire la conversation, la rencontre n’était pas vraiment agréable non plus pour l’inconnu/e. Ainsi, ne sachant que dire ou quel était le protocole pour s’éclipser, ‘Talia resta de marbre.

Christa qui faisait apparaître son flash sur de moins en moins de personne se concentra plutôt sur un couple assis sur un banc entrain de se bécoter . Ce n’était point quelque chose qui l’intéressait l’amour mais cela donnait souvent de magnifiques clichés . Et à vrai dire ce genre de photos se vendaient très bien aux près d’acheteurs, elle se faisait souvent un beau bénéfice dès qu’il s’agissait de vendre quelque unes de ses créations artistiques mais elle n’était pas encore rendue à la perfection, c’était bien pour cela qu’elle se trouvait dans cette académie .

Les deux jeunes adolescents qui servaient de modèle semblait s’amuser à faire des poses quand ils remarquèrent que de nombreux jeux de lumière se faisaient sur eux . Mais ce n’est pas pour cela que l’adolescente s’approcha d’eux pour leur demander de prendre telle ou telle positions . Elle préférait prendre des choses réalistes ne semblant pas préparé bien à l’avance . C’est bien pour cela qu’elle finit par changer de cible et de prendre le ciel avec cette pelouse à peine visible dans cette nuit sombre .

Elle se stoppa quand elle entendit le bruit d’une pellicule qui se terminait, elle regarda rapidement son appareil et comprit que ce n’était pas le sien surtout qu’elle avait changé la pellicule peu de temps avant . Elle ne chercha pas vraiment à savoir d’où venait ce bruit mais elle commença à se dire qu’elle finira son travail le lendemain ou un autre jour car il devait commencer à se faire tard et on allait demander à tout le monde de rentrer se coucher . Même si elle avait acheté un appartement, il n’y a pas si longtemps, il n’était pas encore bien meublé donc elle était encore obligée de dormir à l’internat de l’académie . Elle se prépara pour ranger son matériel quand elle sentit une ombre sur elle, tout de suite elle pensa que c’était un surveillant mais non simplement une élève qui bégayait à moitié pour lui dire simplement « salut » . Comment voulez-vous que Christa apprécie ces gens là s’ils ne savent pas parler normalement . Elle lève légèrement les sourcils sous sa mèche de cheveux avant de répondre

« salut »

Elle remit son appareil photo dans sa housse, ramassa le sorte de poteau qui tenait l’appareil quand elle ne l’avait pas dans les mains ni autour du cou . Elle prit les objectifs qu’elle avait posé sur son sac tout au long de la soirée et regroupa le tout à l’intérieur . Elle fit gaffe à ne rien abîmer, elle rangea aussi sa planche à dessin qu’elle avait sortit où de nombreuses choses avaient été griffonnées dessus . Elle mit une des bretelles sur son épaule droite et regarda la jeune femme qui était resté debout planté entrain de la regarder .

Elle hésita à l’envoyer balader à son habitude mais elle le fit pas, une autre idée lui était venue derrière la tête .

« Que puis-je faire pour toi ? »

Elle scruta la jeune femme de haut en bas . Déjà on pouvait à peine apercevoir son visage à cause de cette capuche qu’elle avait sur le tête et qui lui retombait au milieu du visage . Un sourcil plus ou moins épais par rapport à l’autre, elle savait pas s’épiler ou quoi celle la ? xD Ne parlons pas de ses yeux qui lui donnaient un air de zombie et de shootée suffisait qu’elle ouvre légèrement la bouche et qu’elle laisse tomber ses lèvres et on pouvait lui donner le rang d’handicapé . Son nez légèrement trop fin et surtout abîmés sur les côtés des narines, sans doute à force de se moucher vu qu’apparemment elle était malade avec son nez rouge, un clown quoi . Sa bouche s’écartait un peu trop sur les côtés, on aurait pu prendre une règle et tracer un trait cela aurait fait la même chose . Elle donnait vraiment pas l’envie de l’embrasser surtout son visage était deux fois trop pâle . Encore elle aurait deux fois plus belle si elle aurait laissé tomber ses cheveux devant son visage pour cacher tout ses traits physiques répugnants aux yeux de Christa, on aurait peut être dit à un caniche si elle aurait été comme ça mais en tout cas cela aurait été mieux que son visage actuelle . Hum … parlons de ses cheveux qui paraissaient abîmés en dessous de cette capuche, blond fadasse en plus beurk …Bon même si ce n’était pas du vrai blond mais en tout cas cette adolescente devait l’être dans son cerveau vu qu’elle ne sait pas parler correctement . Parlons de ses fringues maintenant, ce n’est pas vraiment mieux . Sa veste entre-ouverte d’un ton gris, on est plus à l’âge préhistorique les couleurs cela existe ou le noir c’est quand même mieux que ce gris qui fait grand-mère . Et en plus une fermeture au niveau de la capuche mais c’est quoi cette mode, raa ça donne envie de vomir . En dessous on trouvait un débardeur blanc rentré dans le pantalon, elle pouvait vraiment la comparé à une vieille, surtout que la ceinture était deux fois trop serrée dans l’affaire son bas faisait plein de plis . Il faut savoir s’habiller dans la vie, c’est pas possible . Son jeans en plus tombait un peu trop bas et traînait par terre donc dans l’affaire il était tout abîmé derrière .

En tout cas tout ce qu’on pouvait dire ce que cette jeune femme n’allait pas du tout plaire d’avance à Christa . Déjà qu’elle n’aimait pas les gens qui essayait de se mettre à la mode et encore moins ceux qui ont un look garçonne, elle préférait largement les jeunes femmes qui prenaient les vêtements d’homme, cela faisait moins débile et encore moins pouf et fashion victime qui sait pas s’habiller .

Elle finit par arrêter de dévisager cette personne pour remarquer que celle-ci portait un appareil photo autour du cou . C’était peut être elle qui avait un problème de pellicule quelques minutes au paravent . Mais il ne fallait pas qu’elle vienne faire la manche car elle ira se faire rapidement envoyer balader . Christa voulait bien paraître « sage » mais il ne fallait quand même pas exagérer . Surtout qu’elle avait promis à son « patron » de reprendre son boulot comme quelques années au paravent . Donc il ne fallait quand même pas s’attendre à ce qu’elle mâche ses mots quand elle avait réellement quelque chose à dire . Ses professeurs et son entourage allait rapidement le savoir à son avis .

Invité

Ah ouais, d’accord… Dans le genre « J’me prends pas pour d’la merde. » on ne doit pas faire mieux. L’air hautain de cette nouvelle rencontre provoqua chez Natalia une grimace qui traduisait son incompréhension habituelle face à la façon de penser de ces gens. C’était quoi cette fille, au juste ? Elle tenait à se démarquer des autres en pensant sa petite philosophie et donc se permettait de mettre tous les inconnus dans le même paquet des « ignards-qui-comprennent-rien-à-la-vie-d’t’façon » ? Non sérieusement, cette façon de penser avait toujours échappé à la raison de ‘Talia. C’était complètement…débile.

Natalia observa donc l’étudiante ranger son matériel. Elle ne put s’empêcher de penser une remarque dans le genre « Gosse de riche. » bien que ce ne fut pas tellement à elle de l’ouvrir sur ce sujet là. A moins qu’elle ait bossé comme une tarée pendant les dix dernières années ou qu’elle avait des activités un peu louches, Natalia ne voyait pas d’où pouvait provenir tout ce matériel…dont la qualité n’était plus à remettre en cause. Pas de pied ou autre chose dans les bagages de ‘Talia. Un appareil photo, point. La marque avait pratiquement été effacée depuis le temps qu’elle le traînait. Tsss… Il faudrait vraiment qu’elle se dégote un petit boulot pour réinvestir si elle voulait progresser. Mais… Peut-être que tout ce matériel appartenait à l’Académie ? Pouvait-on en emprunter ? Hum… Etant donné l’entrée en matière de leur relation, Natalia jugea préférable de ne pas demander un tel renseignement à son interlocutrice. Une remarque cinglante lui aurait répondu à coup sûr.

« Que puis-je faire pour toi ? »

Ah ? Parce que maintenant lorsque quelqu’un vous saluait c’était obligatoirement pour vous demander un service et surtout pas pour faire connaissance ou autre chose ? Ah oui, bien sûr ! Etant donné l’importance que la jeune demoiselle avait l’air de se donner, il était évident qu’il n’en pouvait être autrement ! ‘Talia aurait presque préféré qu’elle l’ignore plutôt que de ré-entendre ce ton hautain. D’autant plus que le regard appuyé qu’elle jeta à son allure en disait large. Elle la scannait ou quoi ? On ne lui avait jamais appris les bonnes manières à celle-là ou quoi ? Oh oui… Mademoiselle « M’en foutisme. » « Je fais ce que je veux. ». Natalia retint un soupir en attendant la fin de l’analyse. Bon, le résultat ne devait pas être très bon étant donné la manière dont les deux yeux bleus, cernés de noir la dévisageait à présent.

Bon après tout, il n’y avait pas de raison, Natalia s’accorda à elle aussi un rapide coup d’œil. Wouah ! Vu la manière dont elle avait customisé son uniforme, il semblerait que l’hypothèse comme quoi cette jeune fille voulait se démarquer n’était pas entièrement fausse ! Très… « Rock’N’Roll » tout ça. Sans compter cette couche d’eyeliner épaisse de deux millimètres qui entourait chacun de ses yeux et s’effilait vers l’extérieur, allongeant son regard, pourtant déjà bien assez bridé comme ça. Et ces sourcils sur-épilés n’étaient pas mal non plus dans le genre…

« Tu t’accordes trop d’importance, visiblement. »

Bon, finalement, avec ce regard qui avait cessé de la dévisager mais qui n’en demeurait pas moins insistant, Natalia s’était décidé à répondre d’un ton sans émotions ce qu’elle avait jugé quelques secondes auparavant.

« J’étais simplement venu pour faire…‘‘connaissance’’ avec une élève du même cours que moi. » annonça-t-elle de sa voix toujours impassible en désignant le sac qui contenait le matériel de photographie du menton. « Mais il semblerait que tu ne sois pas vraiment concluante sur cette idée-là. »

Sans prêter garde à la réaction de son interlocutrice, Natalia jeta un rapide coup d’œil vers le ciel qui s’assombrissait de plus en plus. Cependant, elle ne put s’empêcher de redouter que la demoiselle monte une fois de plus sur ses grands chevaux même si elle avait prit garde à ne pas l’agresser le moins du monde en gardant une voix impassible. Tant pis, si c’était le cas, elle rentrerait à l’Académie sans insister. De toute façon, si cela venait à se produire, cela signifierait que le temps n’était pas au dialogue. Alors autant rentrer.